On se souvient de la réplique de Roman Jakobson : « Un linguiste sourd à la fonction poétique comme un spécialiste de la littérature indifférent aux problèmes et ignorant des méthodes linguistiques sont déjà, l’un et l’autre, de flagrants anachronismes ».

 Ce cours vise à mettre en lumière les concepts-clés de la linguistique, à partir de Saussure ; concepts qui peuvent servir à appréhender et comprendre le fonctionnement du langage, et peut-être plus spécifiquement la littérature. Il s’agira de lire les textes fondateurs et de voir dans un premier temps comment la linguistique s’est appuyée sur la littérature pour ensuite s’en dégager et se spécialiser dans des champs plus précis, que ce soit la syntaxe ou l’énonciation, de manière à construire des théories de la communication. Ce sera aussi le moyen d’aborder des notions de poétique et ainsi de réfléchir à ce que font les textes littéraires. Puisque « toute linguistique est par définition saussurienne », nous nous intéresserons d’abord au Cours de linguistique générale, que nous confronterons aux Écrits. Puis nous aborderons de manière chronologique les auteurs qui ont marqué les grands champs de la linguistique (analyse des discours, pragmatique, syntaxe…).

Sandrine Bédouret-Larraburu

Voir la page complète

Pourquoi l’empereur romain Hadrien, au IIe siècle de notre ère, portait-il la barbe ? C’est qu’il voulait passer pour philosophe, car dans l’Antiquité gréco-romaine, c’est bien souvent à la barbe que l’on reconnaît le savant. Cependant, l’indice capillaire ne fait pas tout un portrait. C’est d’autant plus vrai pour Cléopâtre, souvent associée à son nez et non à sa grande culture, sa capacité à parler de nombreuses langues et son intelligence politique. Ce séminaire entend explorer les représentations littéraires et iconographiques de quelques figures masculines et féminines du savoir, issues de la mythologie et de l’histoire gréco-latines. Les étudiants s’appliqueront à en étudier la construction par les Anciens, qui y concentrèrent de multiples enjeux, et à en apprécier la postérité au-delà de l’Antiquité, puisque ces figures ont continué à inspirer les auteurs et les artistes jusqu’à aujourd’hui.

L’étude des textes en langues anciennes sera accompagnée de traductions afin de permettre à tous, spécialistes ou non, de suivre le séminaire.

Pour la partie du séminaire consacré à Cléopâtre, nous accueillerons en avril 2026 (date exacte à confirmer) la dessinatrice, scénariste et ancienne enseignante de Lettres Isabelle Dethan, qui a publié en 2025 chez Dargaud un album Cléopâtre.

Claire Vieilleville, Julie Gallego

Voir la page complète

Critiques littéraire, théâtrale, opératique, picturale : ce séminaire entend explorer le moment d’effervescence polémique qui caractérise l’« âge classique ». Les fameuses « règles », dont on débat âprement durant tout le XVII^e siècle, l’émergence de nouveaux publics pour la littérature et les arts, le processus d’autonomisation à l’oeuvre dans le champ sont liés à l’invention de formes et de médias nouveaux, que l’on peut regrouper sous le terme générique de « Critique ». Le séminaire s’organisera autour d’une série de cas variés, afin de mesurer la puissance créatrice des querelles, polémiques et controverses pour les Lettres et les arts. Chaque séance pourra s’arrêter sur un moment clé de cette période dite « classique », et sur un ou plusieurs genres littéraires ou artistiques. Par exemple (la programmation variera selon les intérêts de recherche des participants) :

• les procès en « libertinage » faits à la poésie de Théophile de Viau, aux lettres de Guez de Balzac, au théâtre de Corneille ou de Molière ;
• l’enchâssement des querelles littéraires et artistiques (autour de nouvelles formes romanesques, théâtrales, musicales) dans des querelles culturelles plus larges (querelles de la moralité, querelles entre Anciens et Modernes, querelles des Femmes), et le rôle de ces querelles enchevêtrées dans la « naissance de la critique » comme genre.
• l’invention du journalisme (gazettes et périodiques, Mercure galant, « Spectateurs ») et de la critique d’art (Salons de Diderot).

On ne s’interdira pas quelques rapprochements avec les « guerres culturelles » actuelles, notamment les débats contemporains autour de la cancel culture. Corpus, bibliographie et modalités d’évaluation seront précisés en début de semestre.

Lise Forment

Voir la page complète