Il est d’usage que considérer que le genre policier fait son apparition en Espagne au milieu des années 1970, après la mort de Franco, avec des auteurs comme Manuel Vázquez Montalbán, Andreu Martín, Juan Madrid et Gonzalez Ledesma. Or, non seulement le récit policier apparait en Espagne bien avant cette date, mais certains textes pionniers du genre sont publiés dès le début du XXème siècle par une femme. C’est, en effet, à Emilia Pardo Bazán, écrivaine pourtant canonisée en Espagne pour ses romans naturalistes mais bien trop méconnue pour cette facette de son œuvre, que l’on doit l’un des premiers récits policiers espagnols, « La gota de sangre » (1911), mettant en scène le détective amateur Ignacio Silva. Le séminaire propose d’aborder ce roman bref et de le resituer dans l’histoire du genre. Les étudiant.e.s contribueront par ailleurs à la traduction de ce récit inédit en France.

Plusieurs séances de ce cours seront partagées avec des collègues de l’Université de Turin (UniTO) dans le cadre d’un cours collaboratif UCIL (UNITA Collaborative International Learning). Les collègues concernées complèteront la découverte de l’œuvre policière de l’écrivaine galicienne en abordant « Selva », récit inédit jusqu’en 2021, mettant de nouveau en scène le détective Ignacio Selva, mais également l’œuvre d’écrivaines comme Lourdes Ortiz (Picadura mortal, 1979) et Marta Sanz (Un buen detective no se casa jamás, 2012) qui ont contribué à renouveler le genre.