La voix dans la littérature de langue anglaise (L. Roussillon-Constanty)

La voix dans la littérature de langue anglaise (L. Roussillon-Constanty)

  • ECTS

    3 crédits

  • Composante

    Collège Sciences Sociales et Humanités (SSH)

Description

La voix est ce qui définit notre humanité et ce qui en pose aussi la limite : du premier cri au dernier souffle, la voix est chez l’homme ce qui précède la parole ou le chant, ce qui surgit dans le plaisir ou la douleur, ce qui marque l’absence et disparaît sans le relais de l’écriture ou de la transcription. La voix nous définit et nous différencie autant qu’elle nous lie ou nous relie aux autres (cf. « le lien vocal »), elle est irréductible et peut néanmoins se faire entendre à travers des formes aussi variées que la production artistique ou les écrits politiques. En science (orthophonie, thérapie par la voix), la voix est un objet d’étude et un symptôme.

 

Dans la littérature et la mythologie, les voix sont partout et les personnages dotés d’une voix particulière abondent. Que l’on pense à Echo ou aux sirènes (dont les auteurs grecs précisent qu’elles ont tantôt une voix claire, tantôt une belle voix – toutes distinctes en fonction de l’attrait qu’elles exercent sur les héros), mais aussi à Stentor dont la voix chez Homère équivaut à celle de cinquante hommes réunis, ou même aux Gorgones dont les cris plus que l’apparence effraient les plus téméraires), la voix est moteur de l’action, matérialisation d’un danger ou extériorisation de peurs intimes. Dans la littérature de toutes les époques, l’imaginaire lié à la voix a donné lieu à l’invention de personnages mémorables (de Trilby à la Castafiore !) et dans ce domaine les récentes recherches dans le domaine francophone pourront servir de point d’ancrage à une réflexion sur la spécificité de la voix dans le monde anglophone.

Par ailleurs, il serait intéressant de s’intéresser à la façon dont les arts visuels et la musique mettent en scène ou font entendre la voix et ses inflexions. Ici, on peut penser à la prosopopée mais aussi à l’écriture musicale dans l’opéra, par exemple. Dans le domaine de l’esthétique et de la philosophie, on pourrait s’appuyer sur les écrits de Louis Marin (La Voix Excommuniée, Paris : Minuit 1981).

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Heures d'enseignement

  • Séminaire études anglophonesCours Magistral17h

Contrôle des connaissances

Première session : CC écrit

Deuxième session : dossier écrit

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Bibliographie

Abitbol, Jean. L'odyssée de la voix, Paris : Robert Lafont, 2013

Abitbol, Jean. Le pouvoir de la voix, Paris : Allary, 2016.

Abitbol, Jean. Voix de femmes, Paris : Odile Jacob, 2019.

Armand, Claudine (dir.). Voix et silence dans les arts : passages, poïèsis et performativité, Nancy, Éditions Universitaires de Lorraine, 2019

Barthes, Roland. Le Grain de la voix. Paris : Seuil, 1999.

Debiais Vincent. Le Silence dans l’art. Paris : éditions du Cerf, 2019.

Farge Arlette. Essai pour une histoire des voix au dix-huitième siècle, Paris 2009.

Karpf Anne. The Human Voice: The Story of a Remarkable Talent, London 2011.

La Voix, Hommage à Pierre Brunel, dir. Daniel Chauvin, Paris : PUPS, 2009.

Penser la Voix, Ed. Gérard Dessons, Poitiers : La Licorne, 2005

Le Breton David, Éclats de voix : Une Anthropologie des voix, Paris : Métaillé/Traverse, 2011.

Marin, Louis. La Voix Excommuniée, Paris : Minuit, 1981.

Schlichter Annette, ‘Do Voices Matter? Vocality, Materiality, Gender Performativity‘, Body and Society, 23, 1, 2011.

Sterne Jonathan. The Audible Past: Cultural Origins of Sound Reproduction, Durham 2003.

Waquet François. Parler comme un livre. L’oralité et le savoir (XVIe-XXe siècle), Paris 2003.

Zumthor Paul, La lettre et la voix. De la « littérature » médiévale, Paris 1987.

Poétiques de la Voix, ed. Pierre Iselin & Elisabeth Angel-Perez, 2005.

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