ECTS
3 crédits
Composante
Collège Sciences Sociales et Humanités (SSH)
Description
Si l’apocalypse est un sujet récurrent dans les discours sur le changement climatique, le genre de la fiction sur le dérèglement climatique, cli-fi en anglais, l’a abordée de manière diverse et parfois surprenante : “In the last few years, literary responses to climate change have proliferated, to the extent that a new term—‘cli-fi’—has been coined to identify this new body of work that centrally addresses the issue of climate change and its associated environmental consequences” (Hughes & Wheeler, “Eco-dystopias: Nature and the Dystopian Imagination,” 2). Ce séminaire abordera à la fois la notion de fin du monde dans certains écrits théoriques relevant de l’éco-critique (et nous aurons l’occasion de définir le terme précisément et d’évoquer les textes de référence sur la question) et dans la fiction étasunienne et britannique. Le thème d’une planète devenue inhabitable n’est pas nouveau et la littérature l’a abordé dès les années 60, par exemple The Drowned World de J. G. Ballard (1962) qui anticipe la fonte des glaces du fait du réchauffement climatique ou Make Room! Make Room! (1966) de Harry Harrison, roman qui combine les thèmes de l'épuisement des ressources naturelles et de la surpopulation et qui fut ensuite adapté au cinéma en 1973 (Soylent Green de Richard Fleischer). Il y a très certainement une volonté de sensibiliser le lectorat à la gravité de la situation dans ces premiers textes et dans certaines fictions qui suivirent (par exemple, au cinéma, The Day After de Roland Emmerich, 2004), mais il semble que lors de ces deux dernière décennies, cette volonté s’est quelque peu estompée pour laisser la place à des éco-dystopies fascinées par la dimension et les multiples formes possibles de la catastrophe qui nous attend, si l’on en juge par la diversité et l’inventivité qui caractérisent certaines représentations d’un monde qui meurt : une terre qui tourne plus lentement (The Age of Miracles de Karen Thompson Walker) ou qui tout simplement ne tourne plus rond (Leave the World Behind de Rumaan Alam), recouverte de sable (Gold Fame Citrus de Claire Vaye Watkins), engloutie par les eaux (encore une fois, The Drowned World de J. G. Ballard, The New Atlantis de Ursula K. Le Guin, The High House de Jessie Greengrass ou A Children’s Bible de Lydia Millet) ou qui, du fait de la fonte des glaces, libère des virus mortels (How High We Go in the Dark de Sequoia Nagamatsu).
Dans ce séminaire, nous étudierons la dimension apocalyptique de l’éco-critique, mais aussi comment celle-ci est traduite en formes poétiques dans diverses fictions. Nous verrons également qu’en dehors de prédire un sombre avenir, ces fictions développent un discours sur notre présent et nos sociétés.
Heures d'enseignement
- Une école thématique à choisir dans le catalogue UNITACours Magistral18h
Contrôle des connaissances
Première session : CC écrit
Deuxième session : dossier écrit
Bibliographie
Garrard, Greg (ed.). The Oxford Handbook of Ecocriticism. New York: Oxford University Press, 2014.
Morton, Timothy. Ecology without nature: Rethinking environmental aesthetics. Harvard University Press, 2009.
Tidwell, Christy and Soles, Carter. Fear and Nature: Ecohorror Studies in the Anthropocene. University Park: Penn State University Press, 2021.
Corpus fictionnel (entre autres):
Alam, Rumaan. Leave the World Behind. London: Bloomsbury, 2020.
Ballard, J. G. The Drowned World. London: Harper Perennial (1966), 2010.
Emmerich, Roland. The Day After (2004).
Greengrass, Jessie. The High House. London: Swift Press, 2021.
Harrison, Harry. Make Room! Make Room! New York: Orb books, (1966) 2008.
Le Guin, Ursula K. The New Atlantis. (novella)
Millet, Lydia. A Children’s Bible. New York: Norton, 2020.
Nagamatsu, Sequoia. How High We Go in the Dark. London: Bloomsbury, 2022.
Walker, Karen Thompson. The Age of Miracles. London: Simon & Schuster, 2012.
Watkins, Claire Vaye. Gold Fame Citrus. London: Quercus, 2015.