a finalité de ce séminaire est d’aborder la question des genres littéraires et des modalités d’établissement d’un genre, entre identité textuelle et identité générique. Nous étudierons les critères de désignation générique, et dresserons un panorama historique allant de la généricité rhétorique (normative, prescriptive…) à une logique pragmatique de la généricité, entre généricité auctoriale et lectoriale.

Puis nous nous centrerons plus spécifiquement sur la littérature européenne et espagnole du début du XX^e siècle, qui vit fleurir une nouvelle terminologie tendant à redéfinir le roman générique (les « soties » de Gide, la « nivola » d’Unamuno, le « capricho » d’Azorín), à le mettre en question en tant que genre, faisant surgir le fantasme d’un « anti-roman » ou d’un « nouveau roman ». Mais comment un genre peut-il évoluer « de l’intérieur » ?

Nous verrons alors, en nous appuyant sur les études théoriques de Jean-Marie Schaeffer ou de Jean-Michel Adam qu’un genre est à la fois un ensemble de conventions esthétiques et formelles, une tradition d’œuvres, la somme de contraintes matérielles et pragmatiques, mais qu’il intègre aussi une capacité de redéfinition et d’altération de ses lignes architextuelles, liée à des mécanismes d’écart et de dépassement.